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#1
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Album : Dis-nous, vieux sage (Innid a yamγaṛ) [FR]
Dis nous, vieux sage…
Pourquoi le monde s’affole L’erreur prime le discernement Où s’arrêtera le fléau Lorsque les hommes s’entretuent Le ciel même a changé Ceux qui se souviennent le disent Dis nous vieux sage Qu’est-il en train de se créer ? On voit ce que les siècles ont bâti Disparaître sans laisser d’empreinte Au point que du meilleur Ils nous demandent de nous détourner Le mal s’impose et resplendit Ils l’idolâtrent et le magnifient Dis nous vieux sage La justice qui prévalait est dévoyée par l’arbitraire Demeure t-il encore un souffle en elle Ou n’en survit que le nom La justice ne saurait régner Lorsque nos gouvernants sont de ceux qui l’ont oubliée Dis nous vieux sage… Le démuni gémit Comment peut-il affronter la vie Les nantis l’ignorent Tous occupés à leur bonheur Le sage observe étonné de ce qui survient Dis nous vieux sage… Notre désir de beauté s’estompe La saveur d’antan n’est plus Amenuisée par l’excès de malheur Oubliant jusqu'à son chemin Aujourd’hui que nous le comprenons Nous ne pouvons qu’en rêver Dis nous vieux sage… La force nous a abandonné Cette force qui aurait changé les cours Le jeune qui voit Est démuni de sagesse Il accorde valeur et importance à ceux qui le jugent et le trahissent Dis nous vieux sage… A chaque purification, nous nous souillons La paix venue nous nous entretuons Comment se faire entendre Par les délavés de mémoire Qui de loin regardent Et vénèrent qui les méprisent Dis nous vieux sage… Traduction : Ahmed Ammour Dernière modification par Icerfan 08/06/2011 à 22h17 |
#2
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Le vieux sage à dit
(Yenna-d umγaṛ) Le vieux sage sollicité Que nous révélera t-il? Que nous a t il révélé. Il dit: ce qui se produit Même autrement S'est jadis produit Rien ne se crée. Le ciel, telle une voûte Recouvre le monde Et l'observe depuis la création Il a vu les jours bâtir les siècles Il a vu ce qui fut Il voit ce qui est. Il a vu des Hommes Tuer des Hommes Il a vu les erreurs des Hommes et voit les Hommes persister dans l'erreur Ce que le siècle érige le siècle le défait ce qui était le bien devient le mal Ce qui était le mal devient le bien la vie tourbillonne et répartit ses donnes ils nous disent après le mélange tout se purifie mais ne survient que ce que nous ne désirions pas Justice est mot Compagnon de l'utopie Combien la recherchent et ne la trouvent jamais L'arbitraire est ancestral Il est à l'origine du monde Il vit en vous Nourri de votre peur Le nécessiteux est à plaindre Qui ne trouve le répit Les affres le terrassent Et lui minent sa carcasse Le nanti est à plaindre Il possède en excès. Des biens qu'il détient En devient aliéné Le sage est à plaindre Cerveau tourmenté Ceux qui le voient Ne le comprennent pas Merveilleuse est la beauté Pour celui qui est jeune Il l'observe d'un autre regard Elle attend que mûrisse La portée du regard Mais le jeune est ébloui Et la beauté désespère. La vieillesse venue Il part à sa quête Espérant la revoir Mais l'espoir est vain Quand la force est présente La sagesse est absente. Quand la sagesse est présente La force s'est départie de nous Les errements de la jeunesse Forgent les regrets de la vieillesse Ceci est, et sera Et demeure incontournable Qui a soif de paix N'en discerne nulle trame Qui possède la paix En ignore la valeur D'eau pure vous vous lavez L'eau est souillée Et pourtant vous voilà purifiés Vous souillez ceux Qui vous veulent la pureté Vous déliez les entraves de ceux qui cultivent le mal Pourquoi cherchez vous à tout comprendre demeurez donc ainsi vous êtes comblés. Traduction : Ahmed Ammour (?) |
#3
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Brasseurs de vent
(Asendu n waman) Chaque ère inflige ses sévices Ils surviennent et se succèdent. Un malheur nous a t-il été épargné ? Certains se remémorent D’autres non. Mais la tourmente a charrié Les uns comme les autres. Qu’advienne le souffle salvateur Qu’advienne notre rémission. Charge sur charge Le fardeau se lestera Le commun sera précieux Le droit chemin se révélera sinueux Une épreuve accomplie Nous en engendrerons une autre. Nous compliquons l’aise Dès qu’ils nous faut voir Nous baissons les yeux O vous qui disposez du temps Brasseurs de vent Qui exigez le fruit Toujours hors saison Brassez le vent O vous qui disposez du temps Vous ne glanez nul fruit Ne soulagez nulle peine Ne fructifiez que nos tourments Ils surviennent, promettent Adviennent, omettent Et disent : ainsi soleil. Un écheveau démêle Ils en intriguent un autre. Ces bateleurs aiguisés Haranguent la mort O ceux qui ils disposent du temps Brasseurs de vent Pour votre crépuscule Quelle couche vous attend Brassez du vent O vous qui disposez du temps Il n’y aura ni couche Ni rédemption Vous ne fructifiez que nos malédictions Par la mystification et la fourberie Maîtrisez la horde Parsemez alors l’intrigue Maîtrisez la Nation Combien même la vérité serait Une Et que chacun se forge la sienne Mieux vaut alors la facétie A vos certitudes Ce qui s’est produit Façonné de vos mains Rajoutant à votre avantage Tout ce qui vous manquait O vous qui disposez du temps Brasseurs de vent Sous quel spectre Vous apparaît la vérité ? La Vérité qui paraît comment la Reçoivent-ils ? Ils la perçoivent menace Se l’arrogent, la fardent La rajoutent aux mensonges Déjà existants Qui souffre de l’arbitraire L’adopte à première occasion Qui se targue de sagesse S’en défait à première demande Combien, avec les mots Nous aimons défaire le monde Alors que notre insanité Etonne même les animaux. Tous nous plaignons La perversité de ce siècle Mais qui veut redresser le monde Commence par se lever O vous qui disposez du temps Brasseurs de vent tant de contestataires pour si peu de bâtisseurs brassez du vent O vous qui disposez du temps enchevêtrés de toutes parts vous ne daignez rien démêler vous ne fructifiez que nos débâcles passés Nous apprendrons tout sans discernement pour ceux a venir nulle sente aisée la découvrirant tout ainsi tant l’existence est interminable Nous ne serons plus de ce monde Car l’existence de chacun est brève Lorsque vous leur expliquerez Ce qui les attend Ajoutez l’espérance Ainsi reverront-ils O vous qui disposez du temps Brasseurs de vent Vous parodiez une histoire Dont nous ne sommes que figurants Brassez du vent O vous qui disposez du temps Déroulez votre tragédie Vous l’interprétez à merveille Mais quelle en sera la chute Lorsqu’elle prendra fin.$ Traduction : Ahmed Ammour |
#4
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Hommages
(Cna n tejmilt) Je décerne un vibrant hommage A celui qui a dit : Chaque matin le soleil se lève Même si la brume le voile Il s’élève dans le ciel Sa route se compte en heures Le soir venu il se couche Et laisse place à la nuit. Qui est il ? Le plus grand parmi les grands Et petit devant Dieu Mesurez, modelez, cousez Habillez le du nom qui vous plait C’est bien lui que nous louons. Je décerne un vibrant hommage A celui qui a trouvé Il a trouvé que la maladie nuit Que le malade a besoin de son remède Que l’affamé se révolte Rassasié il s’apaise. Que l’homme qui plante un arbre En récolte les fruits Qui est il ? Le plus grand parmi les grands Et petit devant Dieu Mesurez, modelez, cousez Habillez le du nom qui vous plait C’est bien lui que nous louons. Je décerne un vibrant hommage A celui qui a compris Que la trahison est traîtresse La confiance meilleure Il nous apprit à nous éventer Durant les étés de canicule Que le soleil est brûlant Il nous apprend l’eau est mouillée Qui est il ? Le plus grand parmi les grands Et petit devant Dieu Mesurez, modelez, cousez Habillez le du nom qui vous plait C’est bien lui que nous louons. Je décerne un vibrant hommage A celui qui a inventé Dans le jardin mangeant des nèfles Étant de ceux qui créent Jetant les noyaux sur un ‘chech’ Il inventa le jeu d’osselets Depuis nous n’eûmes plus de soucis Nous sommes devenus savants Qui est il ? Le plus grand parmi les grands Et petit devant Dieu Mesurez, modelez, cousez Habillez le du nom qui vous plait C’est bien lui que nous louons. Je décerne un vibrant hommage A ceux-la Deux mille neuf cents années durant Ont comptabilise nos déboires S’ils ne nous l’avaient révélé Nous ne saurions qui nous sommes Alors dites nous à présent A qui devons nous chercher querelle ? Qui sont ils Les plus grands parmi les grands Et petit devant Dieu. Mesurez, modelez, cousez Habillez le du nom qui vous plait C’est bien lui que nous louons. Traduction : Ahmed Ammour |
#5
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Et s’ajoute un jour…
(Yerna yiwen was) Levé aux aurores pour ton Labeur quotidien aux champs Jour que tu répètes à l’usure Ton époque égrène tes jours Au chapelet de tes oliviers et figuiers Vois ton âge sur les rameaux Au crépuscule tu te secoues Las, tu rentres chez toi Pour tout rependre le lendemain. Et s’ajoute un jour à tes jours Qui te rapproche du précipice D’un autre jour soustrait à ton existence. O bête de labeur que l’on extrait Le matin de son étable Rejoindre le frère sous le joug Tu ajoutes un jour aux jours Pour toi tous les semblables Pluie, soleil ou brume Le soir, à ton gîte habitué Le foin n’aura que le goût amer De ton harassement Et s’ajoute un jour à tes jours Qui te rapproche de l’immolation D’un autre jour Où tu connaîtras le témoignage De leur reconnaissance Tu t’éveilles au son du pécule Chaque minute à son cours Le temps n’est pour toi qu’une denrée Tu es de ceux qui commercent Chaque jour dispense ses richesses Ton destin est l’Avoir Et tes comptables, le soir Rabattent chacun leur compte Apprêtent tes affaires du lendemain Et s’ajoute un jour à tes jours Qui te rapproche du précipice D’un autre jour Où tu laisseras tes biens Comment t’apparaît le monde Te considérant au dessus de tous Seul à avoir raison Quand tu t’éveilles aux aurores Tu trompes le soleil qui se lève Tu te trompes là où tu ne le dois pas La politique « tiserlit » Tu la nommes comme il te plaît Mais te lâchera le soir venu Et s’ajoute un jour à tes jours Qui te rapproche du précipice D’un autre jour Où tes calculs cesseront Affligé par ce dont tu es témoin Tu refuses de te taire Tu harangues, tu invectives Levé depuis l’aube Qui sait si tu as dormi de la nuit Qui se soucie de ton existence Ereinté quand survient le soir O poète, tu es à plaindre Qui sait s’ils ont perçu ton souffle Et s’ajoute un jour à tes jours Qui te rapproche du précipice D’une autre jour Où tes sanctifieront ton nom Traduction : Ahmed Ammour |
#6
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A Dda Yidir
Rapproche les tisons du brasier Le feu est patient Il ne demande qu’à grandir Les bois ressent la brûlure Impuissant Les trahisons lui interdisent tout recul Consumé, il devient cendre Il rejoint les champs Engrais pour de nouveaux arbres Ô dda Ydir Du plat nous faisons des ravins Ceux qui chutent nous les y précédons Nous nous surpassons dans le pire Ô dda Ydir Nous n’évoluons qu’à reculons Incapables de bien faire Adeptes de ce qui nous détruit Ô dda Ammar Notre conduite est désastre Nous mène aux pires impasses Que nous oublions en en sortant Même en choisissant Nous tombons sur le mauvais voisin Nous cherchons qui nous en libèrera Et aussitôt libres, nous lui en voulons Nos choix Deviennent épines Précédant nos pas Mais cultivons toujours l’oubli Ô dda Hammou Pourquoi ce refus de guérir Ni paralysés, ni animés Nos rêves se soldent par des cauchemars Et le mauvais sort De génération à une autre nous attend Ne voulant nous oublier Se sentent bien en nous La couche est douce Nous lui faisons son lit Insatiable il nous dévore Assoiffé, de nous il s’abreuve Ô dda Achour Nous mourons sans arrêt du destin Nous prêtons le flanc aux trahisons Et dupés par le premier venu Nous ne savons que dire Qui nous préservons nous fait du tort A force d’être désemparés Nous égarons le bons sens Nous vivons sous l’arbitraire Nous avons eu raison De rivières en crue Et un ruisseau nous a emporté Ô dda Youcef Quand nous nous croyions arrivés Notre page était déjà tournée Devant nous enlevée par le vent Les uns meurent Les autres héritent au grand jour Eliminent tout obstacle Et ne reste que l’orphelin en larmes Le compte est clos Le meilleur, le rusé l’a pris Ne nous reste qu’une colline ou deux Et le mauvais sort à nous partager Ô dda Kaci Même si las de questionnement Pourquoi ne veut pas s’éteindre Notre ami, ce feu de l’été On ne sait d’où Commencement les fissures Nous favorisons l’éclatement Nos unions finissent en querelles Cette fraternité Prônée par chacun Fond comme neige au soleil Partie sans espoir de retour Ô dda Mokrane Les esprits s’enflamment Les cerveaux s’émoussent Et la raison devient soucis Répondant aux sifflets Sans crainte ni question Sans certitude du chemin Menés tel un troupeau Piqués au vif Aveugles même voyants Sourds à toute vérité Et c’est d’eux que nous espérons le salut Ô dda Aïssa Lorsque la paix nous sollicita Par méconnaissance et crainte Nous en avons fait l’ennemie Ignorants, nous croyons Que les chaos est aussi paix Chaos, ce compagnon de naissance Que nous chérissons, craignant qu’il nous quitte Nous l’avons comme bien Nous l’élevons jalousement Nous lui avons fermé les portes Pour qu’il vive parmi nous Ô dda Ali On ferme toute porte qui s’ouvre Celui qui veut nous relever Nous le mettons à terre Depuis toujours Nous déjeunons de tracas Et nous dînons de coups Nous brisons les braves parmi nous Quelle est l’issue Ceux, sensés œuvrer Inactifs, de loin attendent Les miracles d’une bonne étoile Traduction : Ahmed Ammour |
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