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A Dda Yidir
Rapproche les tisons du brasier Le feu est patient Il ne demande qu’à grandir Les bois ressent la brûlure Impuissant Les trahisons lui interdisent tout recul Consumé, il devient cendre Il rejoint les champs Engrais pour de nouveaux arbres Ô dda Ydir Du plat nous faisons des ravins Ceux qui chutent nous les y précédons Nous nous surpassons dans le pire Ô dda Ydir Nous n’évoluons qu’à reculons Incapables de bien faire Adeptes de ce qui nous détruit Ô dda Ammar Notre conduite est désastre Nous mène aux pires impasses Que nous oublions en en sortant Même en choisissant Nous tombons sur le mauvais voisin Nous cherchons qui nous en libèrera Et aussitôt libres, nous lui en voulons Nos choix Deviennent épines Précédant nos pas Mais cultivons toujours l’oubli Ô dda Hammou Pourquoi ce refus de guérir Ni paralysés, ni animés Nos rêves se soldent par des cauchemars Et le mauvais sort De génération à une autre nous attend Ne voulant nous oublier Se sentent bien en nous La couche est douce Nous lui faisons son lit Insatiable il nous dévore Assoiffé, de nous il s’abreuve Ô dda Achour Nous mourons sans arrêt du destin Nous prêtons le flanc aux trahisons Et dupés par le premier venu Nous ne savons que dire Qui nous préservons nous fait du tort A force d’être désemparés Nous égarons le bons sens Nous vivons sous l’arbitraire Nous avons eu raison De rivières en crue Et un ruisseau nous a emporté Ô dda Youcef Quand nous nous croyions arrivés Notre page était déjà tournée Devant nous enlevée par le vent Les uns meurent Les autres héritent au grand jour Eliminent tout obstacle Et ne reste que l’orphelin en larmes Le compte est clos Le meilleur, le rusé l’a pris Ne nous reste qu’une colline ou deux Et le mauvais sort à nous partager Ô dda Kaci Même si las de questionnement Pourquoi ne veut pas s’éteindre Notre ami, ce feu de l’été On ne sait d’où Commencement les fissures Nous favorisons l’éclatement Nos unions finissent en querelles Cette fraternité Prônée par chacun Fond comme neige au soleil Partie sans espoir de retour Ô dda Mokrane Les esprits s’enflamment Les cerveaux s’émoussent Et la raison devient soucis Répondant aux sifflets Sans crainte ni question Sans certitude du chemin Menés tel un troupeau Piqués au vif Aveugles même voyants Sourds à toute vérité Et c’est d’eux que nous espérons le salut Ô dda Aïssa Lorsque la paix nous sollicita Par méconnaissance et crainte Nous en avons fait l’ennemie Ignorants, nous croyons Que les chaos est aussi paix Chaos, ce compagnon de naissance Que nous chérissons, craignant qu’il nous quitte Nous l’avons comme bien Nous l’élevons jalousement Nous lui avons fermé les portes Pour qu’il vive parmi nous Ô dda Ali On ferme toute porte qui s’ouvre Celui qui veut nous relever Nous le mettons à terre Depuis toujours Nous déjeunons de tracas Et nous dînons de coups Nous brisons les braves parmi nous Quelle est l’issue Ceux, sensés œuvrer Inactifs, de loin attendent Les miracles d’une bonne étoile Traduction : Ahmed Ammour |
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