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Album : La Feuille blanche (Tawriqt tacebḥant) [FR]
La feuille blanche
Je me suis réveillé tôt le matin, Décidé à écrire La feuille vierge m’attendait Qu’allais-je lui raconter? J’avais peur de m’y mettre Et que la raison ne soit pas au rendez-vous Peut-être espère-t-elle un arbre Pour qu’elle puisse s’y adosser La feuille blanche reste figée L’encre ne voulant la noircir Car comment décrire Un présent reniant le passé Car comment décrire Un présent renie par le passé Vers la mi-journée J’ai repris mon crayon Je scrutais la feuille et la guitare Allais-je écrire, composer ? Les cordes ne voulaient pas vibrer D’une mélodie tant espérée Les murs ne me renvoyaient Que l’écho de mes vieilles chansons La feuille blanche reste figée L’encre ne voulant la noircir Car comment s’exprimer Lorsque le crayon triste pleure Sur la guitare jadis mélodieuse Les cordes vibrantes de tristesse pleurent Le soir, en retournant Vers cette feuille qui m’attendait Je cherchais en vain Ces mots qui m’ont abandonné Je les ai appelés avec ma guitare Ils m’ont dédaignés La nuit s’appesantissait sur moi Une nuit annonçant une longue veille La feuille blanche reste figée L’encre ne voulant la noircir A quoi bon veiller Les mots ne me parlent plus Je lutte pour que m’emporte le sommeil Les mots vont à l’encontre de ma raison Je crois avoir finalement compris Pourquoi la situation est confuse Dès que je veux me mettre à écrire Ma raison bat la campagne Entraînée par des tourments Ressentant une pièce qui manquait Comment supporter la douleur de savoir malade L’un des doigts de sa main ? La feuille blanche reste figée L’encre ne voulant la noircir Trompés par les temps Les mots ont déserté la parole Le temps est trompeur Attendons des jours meilleurs J’allais sortir, résigné La raison continuait de m’ignorer Je me retourner, portant Pour contempler cette feuille blanche J’y ai trouvé disposés les mots De tout ce que je viens de décrire Ressemblants à des hirondelles Sur un fil perchées La feuille blanche est enchevêtrée Noircie par l’encre Lorsque on ne sait plus que dire Le poème nous fait nous souvenir Lorsque nous nous mettons à oublier Le poème est là pour nous réveiller Traduction : Tarik Ait Menguellet Dernière modification par Icerfan 08/06/2011 à 22h23 |
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