#1
|
||||
|
||||
Album : Mon fils (A mmi) [FR]
Nous savons
(Nezra) Les faits sont là, évidents, Et vous voyez comme vont les temps. Si vous deviez vous affirmer, faites-le en toute sérénité… Vous voyez comme vont les temps et vous savez pourquoi vous restez cachés ! Et votre nom qui se rappelle, un jour vous l’exhumerez… Nous savons que vous voyez, même si vous faisiez semblant que non ! Et s’il en restait un qui se souvient, il démontrera ce qui est et finira par vous convaincre… Et s’il vous fallait des preuves, descellez les dalles des tombes et questionnez les ossements : Eux aussi gardent leur mémoire, Ils vous feront vous souvenir… Nous savons que vous voyez… Interrogez si vous voulez l’éternelle terre qui vous porte : Elle dira la vérité, qui ne date pas d’aujourd’hui, sans faire appel aux écrits. Nous savons que vous voyez… Les fleuves et les forêts, si vous les visitiez savent depuis le temps qu’ils existent, quelle humanité est leur : Questionnez-les eux aussi… Nous savons que vous voyez… Mes racines, elles, sont bien ancrées, et tes racines déracinées. Ton ascendance te fait défaut et tu cours après qui te rejette pour te vendre au premier venu : Dis-nous donc qui serais-tu ? Nous savons que vous savez, même si vous faisiez semblant que non… Traduction par R. Sadi. |
#2
|
||||
|
||||
Amour
(Tayri) J’ai ouvert l’armoire que j’avais fermée depuis mes tendres années Un journal intime s’y trouvait de poussière épaisse recouvert Cette poussière qui le couvrait pour qu’il me voie, je l’ai chassé Qui vient me réveiller ? dit-il, A moi, il n’avait plus pensé et ses pages m’ignoraient Mon journal m’avait oublié comme si son contenu n’était pas de moi issu mais d’une autre main écrit Alors je lui ai parlé de l’Amour autrefois caché maintenant de tous accepté et paré de son nom retrouvé : Tayri Oh ! amour tu m’as bien torturé Souvenir toujours vivant ô mon cœur du temps où l’on s’enflammait Feu maintenant disparu cendre est devenue sa flamme. Par le vent emporté, il m’a abandonné avec lui emportant ma jeunesse Si même demeurent quelques traces sous les neiges du temps enfouies Le chant qui les ferait resurgir aujourd’hui ne trouve plus de repères Amour, qu’es-tu devenu ? Regarde combien j’ai changé Toi, tel que je t’ai connu pareil ton visage Amour dis-moi comment à la croisée des chemins tu m’as abandonné Te souviens-tu de notre entente lorsqu’à nos jours nous donnions du soleil Ces jours qui t’ont bien préservé a présent m’ont vaincu chacun portant son coup que moi seul ai subi Toujours, toujours, toujours Toujours de toi je parle comme si le temps s’était arrêté Même si je perçois encore ta beauté je ne crois pas qu’il soit tard Laisse mon rêve se nourrir d’espoir ne me reproche rien si tu me comprends Seule le rêve m’est permis Pour moi rien ne changera Il n’y a plus doux que toi Il n’y a plus amer que toi Tant que je t’accordais ma confiance je connaissais le prix de l’espoir tant que ma jeunesse côtoyait la tienne Elle m’a trahi et t’a trahi aussi de ton nom le temps m’a éloigné Aujourd’hui, aujourd’hui, aujourd’hui Je me penche et vois entre nous la barrière de l’âge qui nous sépare Tu ne sens pas le poids des années moi seul elles interpellent Ceux de mon âge le savent bien Avant d’être vieux, ils t’ont connu et pour toujours en sont marqués de loin encore ils t’admirent C’est fini, fini, fini C’est fini, je sais que c’est trop tard Ce n’est plus comme dans ma jeunesse parler de toi devient indécent je brûlerai ton livre En moi, je garderai une lueur afin que je m’en souvienne En terre je ne te mettrai pas mais enfouirai au fond de mon cœur Amour, Amour, Amour. M. Cherbi et A. Khouas. |
#3
|
||||
|
||||
Mon fils
(A mmi) - Mon fils, tes études finies, vers quel but t’ont-elles mené ? Tout ce que tu as étudie, peiné, dis-m’en, que je vive ta joie.” Il me répondit: - Mon père, j’ai choisi, et ma voie m’apparaît tracée. Mais je viens te demander conseil: Donne ton avis, aide-moi… ” - Mon fils, la grâce ne m’a pas touché. Tu sais que je n’ai pas étudié : Pour moi la seule chose fut la vie, et l’usage du crayon m’échappe… ” Il me dit : - Ce n’est pas en ce domaine que je te demande de m’aider. Ce que j’attends de toi est à l’image d’un foyer : Ce foyer que tu diriges…” - Le fil de ton allusion m’échappe. Elle dépasse mon entendement. Tu peux préciser, mon fils : Le mot appelle la clarté !… ” - Je pense à ceux qui nous gouvernent. Ils sont tous là, que nous voyons : En quoi sont-ils supérieurs ? Je m’en sens capable aussi, et je souhaite bien moi-même me retrouver l’un d’entre eux ! Et, un jour, si Dieu permet, Je serai par-dessus eux…” - Mon fils, cette voie que tu te choisis est toute tapissée d’épines. Et si tu y hasardais le pied, nul ne t’en dégagerais jamais…” - Mon père, je ferai le bien. Je serai source de droit ! Toutes les foules seront derrière moi. Et, quelque soit le but que nous voudrons, nous finirons par l’atteindre…” - Si alors, tu faisais ainsi, c’est que tu manques d’expérience : Avant que tu n’aies fait surface, d’autres t’auront dévoré, et ta trace n’apparaîtrait pas !… ” Alors montre-moi comment donc, et indique-moi quoi faire ? Et quelle est la voie qu’il faut, pour que j’atteigne à mon but ? ” - Mon fils, va, pose ton esprit et suis des chemins de paix pour réussir ton avenir… Le pouvoir n’est pas pour toi : C’est un fait que, de par le passé bien des hommes purs d’intention, parmi les plus érudits, se sont un jour redressés pour nous asseoir une vie possible : ils parlaient d’une justice limpide et d’une paix enfin posée, avec une fleur dans leur main… Mais alors qu’ils commençaient à nous définir des jours meilleurs, survint qui les déracina et leur souvenir même n’est plus… Si les grands de ce monde te plaisent, lorsque tu les auras approchés tu verras comme tu te trompes ! Lorsque tu parviendras jusqu’entre-eux, à supposer qu’ils t’admettent, tu te sauras abusé. Ils te dépassent en malice : Tant qu’ils ont besoin de toi, Ils te laisseront agir pour te retirer de là aussitôt que tu auras tout apprête ! - Mon père entends-moi, que je t’éduque Politiquement : Change ta mentalité ! La Justice sera une réalité concrète et le Citoyen ne subira aucun tort ! Avec les bienfaits de la Connaissance, dont chacun profitera, nous édifierons main dans la main ce pays qui n’attend que nous ! Tout ce qui été commis jusqu’à ce jour, est gommé sous l’effet d’une entente enfin venue ! Les prédécesseurs, responsables d’erreurs, ont fait leur auto-critique et reconnaissent avoir trébuché. L’instruction s’imposera, pour définir nos Orientations ! Et avec nos Travailleurs Intellectuels le Pays parviendra au Bonheur ! C’est de servir le Pays qui me préoccupe, et non une chasse aux bonnes places ! Et je ne causerai du tort à personne si, dans la foulée de mon entreprise, je faisais émerger ce Bonheur ! Mais enfin, vois si je me trompe dans la compréhension que j’ai des faits. Et dis-moi, que je comprenne comment la situation t’apparaît ?… ” - Alors, mon fils, écoute, que je te dise ce que, moi, je peux savoir et comment je vois les faits. Pardonne mes erreurs possibles : C’est tout ce que je peux comprendre, et ne me demande pas l’impossible. Tu sais : je me tiens loin des ennuis, et c’est la tranquillité que j’aime. Mais enfin écoute ces paroles : Du temps que gouvernaient des rois, ils tenaient, disaient-ils, leur pouvoir de Dieu lui-même. Aujourd’hui’ que ceux qui gouvernement les pays autres sont des hommes du commun, mortels comme d’autres et toi, je vais t’expliquer comme ils ont fait. Et si tu veux, imite-les si leur démarche te plaisait… Ne compte pas sur l’instruction : Laisse-la de côté ! Elle ne servira en rien ton ascension… Si, face à l’épreuve, tu en avais un jour besoin, tu la trouverais présente. Mais oublie-la une fois utilisée. Chasse de ton cœur la pureté et rejettes-en toute l’innocence : L’instruit qui aurait semé, s’il était, le pauvre, de bonne foi verrait outre sa moisson emportée par les vents. L’homme qui serait bon, s’il était, le pauvre, de bonne foi se retrouverait bon dernier. Ce ne sont, mon fils, ni l’instruction ni la force d’âme, qui feront de toi un chef ! Commence par assimiler le vice, qui sert de fondation au monde. Ce monde dont tu dois savoir que la trahison le mène ! Fréquente qui te sera utile et rejette au loin tout autre : N’aie rien à voir avec lui ! Précède l’interlocuteur aux postes-clés et démets-l’en, s’il t’y avait précédé : Si tu ne le gênais pas, lui te gênerait ! En paroles douces aimes-les tous, même si tu haïssais : Garde-toi de sombrer dans l’erreur… Ne sois pas amer envers les gens : Utilise des mots mielleux et tu verras le profit qui t’en viendra. Tes mains devront caresser, jamais frapper : Sers-toi de bras d’autres, pour ça… Libère-toi de tout engagement envers Dieu et ne pardonne à personne : Départis-toi de toute clémence ! Prémédite les coups à temps et profite des leçons du passé : Sois prêt à toute éventualité ! N’accorde aucun crédit au mektoub : Ce qui sera vraiment gravé est cela que tu auras froidement calculé. Choisis chaque mot de tes discours, et trouve le mensonge efficace ! Quand tu sais manier le mensonge, ceux auxquels tu t’adresseras délaisseront la vérité pour te croire ! C’est au prix de tout cela que tu parviendras à tes fins, faute de quoi tu seras devancé !… C’est à ce prix, mon fils, que tu t’imposeras au pouvoir ! Si tu te sentais ainsi armé, mon fils toute chose irait par ta main !… Ceux-là que tu aimes, gardes-toi de leur faire confiance : Ceux-là que tu haïs utiliseront cette amitié contre toi ! Quant à ceux-là que tu crains invente-leur une guerre où tu les enverras mourir. Et lorsqu’ils en reviendront, cadavres plombés dans leurs caisses, tu iras porter des fleurs et à chacun égaie sa tombe… C’est à ce prix mon fils… Lorsqu’ils s’en trouvera un, décidé, qui, faisant l’unanimité de tous, te surpasse et te porte ombrage, retrousse tes manches, tant que tu n’auras pas éliminé ! Tu ne trouveras pas le sommeil tant que tu ne l’auras pas abattu ! Et tu leur annonceras alors, que : “Le pauvre, a été entraîné par un mal mystérieux… C’est son cœur qui aura lâché… Et de le voir ainsi mort me peine. Beaucoup !…” C’est à ce prix mon fils… Quand il y en aura un, que tu soupçonneras de comprendre, noie-le sous un excès d’argent et de tout ce qu’il brûlerait d’envie d’avoir ! Quand il y en aura un, que tu soupçonneras de vouloir exploser, dépêche-lui quelques hommes de main que le ramèneront dans le droit chemin… Pour te libérer de tout souci ne crains pas d’assassiner : Pour accéder au pouvoir il te faudra avoir eu des mains rougies ! C’est à ce prix mon fils… S’ils sont croyants tu auras un chapelet à la main et tu te rangeras parmi les fidèles. Tu conduiras leurs prières, même si, en ton for intérieur, tu sais tout cela foutaises : Dieu s’allie avec les forts ! Même si ton cœur est barbare, nul n’en saura le secret : Tu abuseras les vains peuples qui ne croient qu’en ce qu’ils voient… C’est à ce prix mon fils, Que tu t’imposeras au pouvoir ! Si tu es ainsi armé mon fils chaque chose ira par ta main !… Affirme-toi, mon fils, Puisqu’à présent te voilà chef ! Puisque tu es ainsi armé mon fils chaque chose ira par ta main… Affirme-toi, mon fils… Traduction par R. Sadi. |
#4
|
||||
|
||||
Vent (Abehri) - Vent qui débordes par-dessus cols, dis-nous : d’où viens-tu ? " - Comment m’ignoreriez-vous, vous qui, tous, croyez en moi et qui m’avez inventé ? C’est vous qui m’avez inventé dans un moment d’oisiveté. Chacun qui s’égare m’évoque. Mais je ne peux rien pour vous : Tout mon pouvoir me vient de votre savoir ! Par moi-même, je ne peux rien faire de possible, ni d’impossible ! - O vent qui débordes par-dessus cols, nous avons tous foi en toi ! " - Tant que vous vous évertuerez à croire encore à moi, je vous soupçonnerais, moi, d’avoir une fêlure dans vos crânes ! Chacun qui croit en moi se cause du tort à lui-même : Les sources du mal sont en vous, qui en couvez les racines. Chaque nouveauté qui naît est le fait de votre invention : Vous la dites, elle vous revient et ainsi rejoint sa place… " - Vent qui débordes par-dessus cols, oriente-nous vers la clarté ! " - Vous dormez quand elle éclaire, pour vous réveiller quand il fait noir : Vous confondez jusqu’aux saisons ! Chaque fois que vient la lumière, vous recherchez les ténèbres, pour redemander la lumière quand les ténèbres sont devant vous : Et ce après quoi vous courrez est peut-être entre nous vos mains. Mais vous refusez de le voir… " - O vent qui passes par-dessus cols, protège-nous de ton pouvoir ! " - Celui qui, pour se défendre, croit pouvoir compter sur moi trouvera son viatique froid quand il voudrait y faire appel… " - O vent qui débordes par-dessus cols, tu troubles toutes nos illusions… " - Celui qui rêve avoir eu son dû et se réveille démuni, se met à s’en prendre à moi !… " - Celui qui rêve avoir eu son dû et se réveille démuni… " Traduction par R. Sadi. |
|
|