#1
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Album : Va, jeunesse (Ṛuḥ a temẓi) [FR]
Va, Jeunesse
Va belle jeunesse ! me souviendrais-je ? Je te cherche, tes traces s’effacent Du bout de mes années je te contemple Et plus tu t’éloignes mieux je t’apprécie Tu m’as appris, le cœur dans l’âme, l’espoir Même si ensemble nous avons souffert Que reste-t-il aujourd’hui ? Des rêves, rien que des rêves 1 Si tu pouvais revenir Je t’apprendrais Ce qu tu ne sais, Le savoir des plus âgés Ce que tu as raté Et regretté Je te dirais comment faire Pour y accéder autrement Mais aujourd’hui tu es passée Dans la brume des rêves tu es rentré Mais ne peux ni écrire ni effacer Et encore moins, changer le passé 2 Maintenant que je connais Mes désirs Je ne peux assouvir Tu n’es plus là Je me souviens, je calculais Et vérifiais Tous les résultats, par ton absence Sont faussés Si je pouvais recommencer Je vivrais chaque instant Ce qui m’était inaccessible Je l’atteindrais 3 Sans réfléchir Je te dépensais Quand j’ai compris, ce que tu valais Je t’ai déjà consumée Tout ce qui fleurissait Et faisait notre lit Le vent des jours l’a emporté Il m’a abandonnée Je t’ai cherché dans le besoin Je me suis retrouvé seul C’est j’ai compris ton importance Que tu m’as quitté 4 Qui peut nous séparer ? De nous qui peut venir à bout ? Ensemble, c’est le même berceau Que nous avons partagé Ensemble nous avons grandi Pleuré et ri Ensemble, nous avons vécu Une seule âme nous a habités Je croyais à son éternité Dans le bonheur et la douleur Mais tel un rêve éphémère A mon réveil, elle a disparu (Extrait du livret accompagnant le CD ?) Dernière modification par Icerfan 08/06/2011 à 22h40 |
#2
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Je m’en vais
(Ad ruḥeγ) 1 Aujourd’hui, la tristesse est ma compagne Tristesse, présage de départ Même si une fêlure à mon cœur L’objectif est enfin clair Il m’est difficile de te dire Si un jour je te reverrai Je ne trouve pas de mot apaisant Pour équilibrer ma peine Comme moi, tu sais Les belles choses, nul les fuit J’ai mis ma raison dans mes pieds Qui entameront aujourd’hui la route 2 La page de ma jeunesse tournée Je l’ai fermée sur mon passé Je l’ai fermée sur mes espoirs Ils ne seront pas du voyage Il m’est difficile de vous dire Parents, je vous laisse Vous et moi, nous savons De patience, nos cœurs s’abîment Je m’en vais sans destination Que m’importe pourvu que j’arrive De choix, je n’en ai pas En Chine ou en Amérique 3 Derrière moi, tout ce que j’ai laissé J’ai peur de me retourner Je ne sais si un jour je reviendrai Ou en exil je mourrai Il m’est difficile de vous dire Ô collines, dont j’ai coutume Ô rivières que je longe Que je ne vous reverrai pas Je m’en vais avec mes souvenirs Le souvenir, de ma belle montagne Dans mes yeux vous serez présents A jamais, vous êtes gravés 4 Depuis des années nous espérons De nos fardeaux, on sera délestés Chaque jour, le mal empire Seule la fuite peut sauver nos restes Il m’est difficile de vous dire Amis, je m’en vais A vous, parfois, je penserai Me demandant si la tempête vous épargne Ce ne sont pas les plaisirs que je cherche Même si je les aime, pour moi, il est tard Je préfère les reproches Que d’être guidé par les ânes 5 Je m’en vais sans espoir Sans verser une larme Je m’en vais sans calculer Jusqu’à mon ultime souffle Il m’est difficile de vous dire Je m’en vais pour vous quitter Même si je sais que mon chemin Sera parsemé de pièges Même si en me relevant je retombe Même emporté par les vagues Dans mes malheurs je me dirai Qu’aujourd’hui est un autre jour 6 Ce que le cerveau supporte Les épaules même ne peuvent le porter Si la chance n’était qu’égarée Nous l’aurions trouvée depuis longtemps Il m’est difficile de vous dire Vous qui attendez des jours meilleurs Avec vous, je ne peux les trouver On ne peut changer le monde De l’espoir je ne suis pas preneur Matin et soir, on ne fait qu’espérer C’est ainsi depuis toujours Jamais les épreuves ne nous ont oublié 7 Solitaire parmi vous Vous quitter ne changera rien Vous disiez quand j’étais avec vous Il est là sans être là Il m’est difficile de vous dire Mes amis je vous oublierai Je sens que quelque soit mon devenir Je m’abstiendrai même de vous écrire Si la réussite est au rendez-vous Inutile que je vous raconte Et si c’est les revers que je rencontre Seul, je me débrouillerai 8 Ô soleil qui s’est levé Demain où me trouveras-tu ? Si je rester pour ressembler aux autres Ma vie comme ma mort se valent Il m’est difficile de vous dire Ô tombes, je vous laisse Dalles, sur lesquelles je me repose Plus jamais, je ne m’assiérais Sinon, je vous ressemble Suis-je mort, suis-je vivant ? La seule chose qui nous distingue Vous êtes allongés, je suis debout 9 Ne connaissant pas, le goût de la douceur Nous sommes, au moins, habitués à l’amertume Nous voyagerons sans viatique N’ayant aucun excédent à prendre Il m’est difficile de vous dire Qu’ai-je à perdre à vous quitter ? Si en exil je ne possède rien Avec vous, que des privations Je n’ai rien laissé Pour le regretter en partant Qu’est-ce que je vaux parmi vous Je n’achète, ni je ne vends 10 Ici, mes dus me sont enlevés Ailleurs, j’irai les chercher Je quêterai mon étoile En aval ou en amont Il m’est difficile de vous dire Je m’en vais, en vous laissant l’espoir Mon droit, j’irai le chercher Et vous, restez donc à l’attendre J’ai choisi de le quérir J’irai à sa recherche Et je sais qu’après les épreuves Je le rencontrerai un jour Traduction : Ahmed Ammour |
#3
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Je suis mauvais
(Dir-iyi) Je suis donc si mauvais ! Vous, vous êtes si bons Vous, les destructeurs Vous mes semblables Nous sommes donc si mauvais Bons, sont ceux qui cassent les adages Et si je ne veux pas dire Descends, mon Dieu que je monte Mieux que toi, je sais Je suis mauvais Sommes-nous dans un conte de fée ? Pourtant l’arbitraire se fait battre Sur les nobles, le silence est tombé Laissant les dépravés, sasser Si je ne chante pas les morts Si je ne me nourris pas de cadavres Je suis mauvais De patience nous nous sommes armés A notre réveil, tous a changé Les ignorants, s’enorgueillissent Les sages adoptent le profil bas Si je suis des pudiques Si je pèse mes serments Du mauvais regard, je suis visé Je suis mauvais J’ai trouvé l’aigle blessé Le corbeau prenait les commandes J’ai vu pleurer l’abeille La guêpe l’a délogée Si je refuse de quitter ma maison Si je refuse de m’exiler Et si à ma terre je m’agrippe Je suis mauvais Eux préfèrent les tyrans toi, tu résistes Chaque fois que tu vas de l’avant Ils te relèguent en arrière Si je compatis avec les malheureux Si j’aime ceux les gens honnêtes Je suis mauvais De l’injustice, ils ont pris racine Si elle n’existe, ils la créent Derrière nos malheurs, nous nous sommes murés De ceux qui agressent et se plaignent Si je suis contre l’injustice et la corruption Si de l’envie je suis l’ennemi Et si je ne dérange la quiétude des autres Je suis mauvais A ceux qui adorent les tombes Vous y cherchez votre salut vous portez tout cet intérêt à la mort Et la vie, vous l’ensevelissez Si je dédaigne la mort qu’ils me souhaitent Si je refuse qu’ils me tuent Pour qu’ils puissent faire de moi un bœuf de battage Je suis mauvais Si tu portes la malédiction Alors pour eux, tu es un homme Si tu fais le lit de l’intrigue Alors ils t'élèveront sur l’échelle de la gloire Si je ne fais flèche de tout bois Si je refuse d’être un alêne Et si de la louve, je ne tiens pas Je suis mauvais Dieu, viens-nous en aide Pour les mauvais jours qui s’annoncent Sera-t-elle un jour sauvée ? De ceux qui frappent et n’intercèdent point Si je suis du côté du juste Si j’enrobe mes mots de vérité Et si je veux que le jour se lève pour nous Je suis mauvais http://dzlit.free.fr/aitmengu.html |
#4
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Dis-leur
(Inasen) A ceux que le vent a emportés Le vent de panique qui a soufflé Porte-leur mon message Dis-leur ceci : Que la malédiction est partie Qu’ils peuvent maintenant revenir Au pays nous avons trouvé un guide Parmi les hommes rares qui nous sont restés Son père est Kabyle des montagnes Sa mère est Arabe des Chleuh C’est un vrai dirigeant Nous n’admettrons de le perdre A sa venue les brumes se dissipèrent Au pays, il saura insuffler une âme Dis-leur, la malédiction est finie De nos querelles, plus de traces Dis-leur que nous les attendons Le pays a besoin de ses enfants Dis-leur de revenir Chacun sa place l’attend Chez-eux, avec les leurs, ils s’uniront Et se réjouiront avec leurs enfants Dis-leur, la porte est ouverte Abattues les palissades Toutes les voies sont libres D’étrangers, le pays regorge toutes les saisons C’est par milliers qu’ils affluent Dis-leur de revenir De l’arbitraire, plus de trace Le despotisme qu’ils ont connu jadis L’on n’évoque même pas son nom Les tyrans d’hier Et tous les geôliers Dans le droit chemin, ils sont revenus Et ont compris leurs vraies missions L’armée est dans les casernes Les fusils ne sont plus que rouilles Ni tueurs, ni tués Les tordus sont redressés Nous sommes sortis des ténèbres Nos infortunes sont effacées Ceux qui ont pris le maquis Grâce à Dieu, ils ont revenus au droit-chemin Guidés par les bienfaiteurs Il n’y a plus de chômeurs Le peuple entier travaille Nul n’est plus dans la détresse Sur chaque visage, la paix est répandue Le bon grain domine l’ivraie Les récoltes débordent Le paysan se remet à travailler sa terre A vendre et à récolter Et même les journaux Ont appris à dire la vérité Dis-leur, la paix est enfin là Au printemps, elle a donné rendez-vous Tous les vœux sont exaucés Tout ce dont nous avons longtemps rêvé Dis-leur de revenir S’ils pouvaient voir les villes La beauté qui les accueillera Dans chaque rue empruntée Ils ne verront et humeront Que la rose et le jasmin Des filles et des garçons Main dans la main Vont ensemble à l’école Le kabyle est enseigné Au même titre que l’arabe et le français Chacun l’aime et l’apprend N’avons-nous par les mêmes ascendants? Dis-leur que ce n’est pas tout Il y a tant de choses encore S’ils pouvaient voir les mosquées De bons musulmans, emplis Fraternels et tolérants Acceptant l’Eglise chrétienne Les Juifs ont repris leurs commerces Avec eux, nous sommes frères A Constantine, son pays Enrico est marchand de luths Dis-leur qu’à leur arrivée à la capitale, Avec fleurs et sourires Ce sont les gouvernants Qui les accueilleront Ils verront que tout a changé Un peuple serein et gai Ils trouveront bénédiction et sagesse Combien de lui, ils seront contents Les cœurs blessés guériront Neufs, ils en deviendront Oubliées les affres de l’exil Des malheurs, ils seront lavés Ils commenceront une nouvelle vie sur leur terre, elle s’épanouira Revenez, si vous ne me croyez Vous verrez de vos propres yeux Les fous tels que nous Ont droit de délirer Ce que j’ai dit n’est qu’utopie Utopie de ceux qui rêvent toujours Nous avons tous ici nos rêves Ramenez-nous vos rêves, à vous Apportez-nous vos rêves Dans l’aire des rêves, nous les rajouterons Il y a ceux qui les battront Du mélange naîtra le discernement Le battage une fois achevé Le bon grain sortira de l’ivraie http://dzlit.free.fr/aitmengu.html |
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