#1
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Album : Laissez-moi (Eǧǧet-iyi) [FR]
Confidente
(Qim deg rebbi-w) Reste dans mes bras, et soulage – moi l’oppression, toi que j’aime : Libère-moi mes tourments. Toi seule peux m’en défaire, quand ils s’annoncent… Quand je te prends entre mes mains, comme douce tu es ! Et comme j’aime le timbre de ta voix quand je l’entends. Et si j’étais oppressé, de cette oppression, tu me libères… Reste dans mes bras : Nous voici seuls, toi et moi, en secret de tout intrus… Reste dans me bras : Qu’ils parlent, crient ou se taisent, que nous importe ?.. Pour moi tu vois, bien que des yeux, tu n’en aies point… Pour moi tu souffres bien qu’en toi nul cœur ne batte… Et tu demeures indifférente à cette passion dont tous t’encensent… Reste dans mes bras, bien qu’ils t’adorent, tous tu n’en élis, toi, que quelques uns… Reste dans mes bras pour ma joie d’être de tes élus. Si l’on me demandait : De tout ce qui t’est cher, que préfères-tu ? Et si l’on me disait : En faveur de qui témoignes-tu ? Je ne parlerais que de toi, Guitare, Quand tu résonnes… Reste dans mes bras : Quand tu fais chanter tes fils, tu m’apaises et me guéris… Reste dans mes bras, et mets en ondes ces mots du cœur quand je les dis … Traduction par R. Sadi |
#2
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Raisons de vivre
(Eǧǧet-iyi) Laissez-moi vivre ma raison qui jamais n’est en défaut. Suivant les voies qu’elle me trace, elle guide chacun de mes pas : C’est elle qui soutient ma main… Qu’elle demeure sûre ou défaille, laissez-moi vivre ma raison : Même si cette cible à abattre nous venions à la manquer, laissez-moi vivre ma raison… Que n’avons nous veillé ensemble, quand toute issue semblait bouchée ! Quand à la fin je désespère, elle m’arrive avec ses clés. Comme un soleil elle resplendit, chassant le noir de la vue : Elle est l’amie de tout temps. Où que je sois, elle m’est présente, et m’assiste. Et sa constance d’aujourd’hui lui fait trouver l’issue de demain. Laissez-moi vivre ma raison… Ai-je l’intention de me diriger par là qu'elle m’enjoint de m’en retourner là-bas ! Et tout ce qu’elle a prévu à ce jour, nous y voici enfin rendus. Ses prévisions étaient fondées et ses comptes bien détaillés : Pas un ne manque pour faire vingt !… Où que je me retrouve enfin, que ce soit en bien, en mal, c’est ma raison qui m’y aura emmené ! Laissez-moi vivre ma raison… Dût-elle un jour se fêler, dût-elle un jour s’épuiser, dût-elle au droit amalgamer l’injustice, dût-elle en injustice instituer le droit, dès lors que son propos vacillerait, l’un de l’autre solidaires et décidés nous brûlerions l’étape ultime : Pour mettre un terme à la vie, jamais nous ne séparerons, quitte à nous retrouver fourvoyés… Laissez-moi vivre ma raison… Traduction par R. Sadi. |
#3
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Kabyles d'hier et Kabyles d'aujourd'hui
(A yaqbayli) Cette réflexion est une allégorie. A-t-elle eu lieu, aura-t-elle lieu ? Chacun est là qui discourt sur ce pays en mal de guérison : L’envie nous vient de nous revoir si, un jour, la paix venait… L’étranger reculerait et, de ce pays, nous aurions à cœur de nous occuper. Mais ce serait alors qu’entre nous le feu prendrait : C’est que nous, Kabyles, avons tendance à oublier. Il nous faut la présence de tiers : Quelque Etranger qui s’interpose… Et des discours de chacun enfin découle mon poème… Quand l’Etranger dut sortir, et que le Pays revint aux siens, chaque Kabyle était heureux croyant son destin épanoui. Mais le premier enthousiasme épuisé, chacun revint à lui même : C’est qu’à présent, pour ce Pays, il nous faut trouver sa voie… Le Pays trancha en toute équité, et proposa un citoyen nôtre : Il fit notre unanimité pour qu’il décide en nos noms : Ce fut alors que chaque Confédération parla, disant : -Celui-là n’est pas des nôtres ! Inutile d’atermoyer, ni de tergiverser plus encore : Retirez-le, et nous en désignerons un autre ! " Les Confédérations s’accordèrent pour proposer l’homme parfait : Capable, éduqué et sage. Comme on n’en saurait trouver d’autre… Ce fut alors que Ceux des Villages parlèrent pour dire qu’ils ne le connaissaient pas : -Inutile d’atermoyer…" Les Villages cherchèrent avec ferveur jusqu'à trouver l’homme, poli, de vérité seule soucieux, et qui jamais n’altère le droit. Ce fut alors que le Village se dressa pour jurer que cet homme serait démis : -Inutile d’atermoyer…" Et le Village de s’engager à trouver -et, en effet, chercha jusqu'à trouver le candidat idéal, capable de faire face à toute situation. Ce fut alors que le Quartier se dressa pour affirmer avec passion : -Nous le récusons ! Inutile d’atermoyer…" Et le Quartier de se consulter pour apprécier les uns, les autres… Il se choisit un homme de fer, de chacun considéré. Son Frère mit le feu aux poudres: -Comment t'imaginerais-tu être meilleur que moi? Inutile d'atermoyer…" A présent que nul espoir d’entente ne peut subsister et que nous voici au fond d’un creux d’où nul ne peut émerger, qui devrait donc gouverner, puisque vous ne m’acceptez pas, moi ? -Qui donc devrait gouverner, puisque nous ne t’acceptons pas, toi ? Voici comme nous allons faire : Appelons un Etranger ! " C’est un fait que plus d’un répète : "Un tel, au fond démobilise…" Ils sont de ceux qui ignorent comme va se développant l’Histoire : C’est qu’avant de semer l’orge, il faudrait voir comme est la terre… Kabyle, Kabyle, Citoyen de Kabylie : Tu soutiens un Etranger ! Kabyle, Kabyle, Citoyen de Kabylie : Tu laisses ton frère s’écrouler !.. " -Il tient des siens une fortune ! Il ignore même ce qu’il possède. Et ainsi, lui déciderait pour moi ? Et nous accepterions cela ? Son propos jamais ne prévaudra : Nous brisons sans plier jamais !.. " Kabyle, Kabyle, Citoyen de Kabylie… -Comment ? Son père était berger et aujourd’hui lui me commanderait ? A présent que sa chance a levé, au point qu’il a étudié, il soulève son regard de terre. Si sa parole prévalait, moi, ces moustaches, je me les rase !.." Kabyle, Kabyle, Citoyen de Kabylie… Par-dessus nous nul n’atteint ! Et nous oublions en quoi mauvais nous sommes : Nos cieux donnent-ils une étoile ? Aussitôt nous nous en faisons l’ennemi. A peine la laissons-nous s’épanouir, que nous nous dressons pour la combattre…" Kabyle, Kabyle, Citoyen de Kabyle : Tu soutiens un Etranger ! Kabyle, Kabyle, Citoyen de Kabyle : Tu laisses ton frère s’écrouler !.. " Traduction par R. Sadi. |
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